Ce travail met en place les moyens d’une analyse critique et structurante autour de la novlangue, nouvelle langue démocratique en voie de supplanter l’ancilangue ou français courant.
Il tend à nous interroger sur le devenir du langage, sa propension à devenir un instrument du pouvoir ; à permettre de masquer des vérités indicibles tout autant que sa capacité à évoluer et être un terrain d’expérimentation et de jeux.
Ce projet autour de la novlangue baptisé « Projnov » propose un nouveau système de grammaire, syntaxe et vocabulaire. En analysant cette langue, je l’a fais émerger de manière visuelle en lui associant de nouvelles formes typographiques se basant sur une esthétique de réduction.
Par le biais de l’édition d’un « précis de construction novlangue », du dessin et de l’utilisation de la police de caractère « projnov » (typographie unicasse et monospace) et de l’emploi du « NovTextEditor » (logiciel de traitement de texte associé à un clavier remastérisé), j’entreprends une représentation d’un appauvrissement du langage.
Cet appauvrissement est constitutif de la nature même de la novlangue et s’accroit au fur et à mesure de l’adoption grandissante de ce nouvel idiome. Cependant, la vitesse de cette adoption révèle avant tout la force et la justesse de cette langue pour exprimer les réalités contemporaines qui sont ici exacerbées de manière « jusqu’au-boutiste ».
Première pierre du projet de refonte linguistique « Projnov », ce « Précis de construction novlangue » résulte d’un travail de normalisation linguistique de la novlangue à travers des règles de construction grammaticale, de syntaxe et de vocabulaire.
II s’agit d’une réécriture de l’annexe de « 1984 » de Georges Orwell intitulé « Les principes du novlangue ». Le texte est remanié librement, transposé au présent, réagencé, augmenté de nouvelles règles et d’exemples. Un lexique novlangue vers français est également disponible, dont les termes sont essentiellement extraits de « 1984 ».